Terre de Vins – 2011, Le millésime qui n’a pas de chance.
16 mai 2012
2011, le millésime qui n’a pas de chance
Le millésime 2011 est le fruit d’une année météorologique des plus inhabituelles. Printemps très chaud, juillet maussade, août pluvieux et froid, retour de l’été en septembre qui sauve la mise des raisins. Et des vignerons. Ajoutons-y quelques épisodes de grêle ici et là et tout est en place pour que le dégustateur s’avance bardé de préjugés. Qu’on y ajoute l’habitude idiote prise pas certains de goûter avant tout le monde pour diverses raisons et la confusion avait toutes les chances de s’installer, entre moue dubitative et effets d’annonce. Ce qui n’a pas manqué. Un fameux tweet lâché un soir de vague à l’âme par un Robert Parker d’ordinaire plus attentif et la planète Vin s’est enflammée. Le tweet de Parker disait : « ce millésime 2011 n’a pas d’intérêt, si j’en crois mon intuition ». Il s’est depuis largement contredit et il a révisé son jugement en dégustant les vins. N’empêche, le mal était fait et 2011 arrivait précédé d’une fâcheuse réputation.
L’équipe Bettane+Desseauve a tout dégusté. Certains vins ont été goûtés et re-goûtés, pour plus de certitudes ou pour repêcher un échantillon défectueux. L’idée générale qui est ressortie de ce marathon des Primeurs 2011 est très nuancée. Bien évidemment, il est clair que le plus grand tort de ce millésime est d’arriver après deux années exceptionnelles, 2010 et 2009. Mais nous avons affaire à un millésime bordelais qu’on peut qualifier de classique, certains le comparent à 2001, voire 2008, rien de grave en somme. Toutefois, nous ne délivrons pas de satisfecit au millésime dans son ensemble. Nous avons découvert de très belles réussites dans tous les vignobles. Une fois de plus, Sauternes et Barsac s’en sortent mieux que tout le monde (cinq millésimes de suite, c’est épatant). Dans les pages qui suivent, nous avons sélectionné les meilleurs, appellation par appellation, en n’ayant qu’un seul regret, comme toujours : le manque de place. (…)
Château Coutet 18/20
Immense richesse en liqueur, grande longueur, grand style, encore dans ses limbes mais terriblement prometteur.
Nicolas de Rouyn